Mois : septembre 2023

 

juva – présentation – l’excavation

L’EXCAVATION… ou l’exgrangeation

Bon, une fois le certificat de cession arraché au propriétaire, il faut profiter de l’euphorie et d’un regroupement familial (aspect bénéfique du confinement, si, si, il y en a un) pour embaucher les plus jeunes pour des travaux de force en ce bel après-midi d’un mois d’avril estival dans le sud-ouest.

Réunion de crise à l’heure de l’apéro, exposé du plan de bataille:

1/ On vide la grange
2/ On déblaye 2 ou 3 tonnes de gravats
3/ On élague quelques arbres en face de la porte
4/ On fixe une sangle sur les lames d’amortisseur avant et on extrait de la grange avec le land
5/ On remplace la sangle par une barre de traction pour éviter une rencontre en descente entre le frêle avant d’une juva de 800kgs et le solide
arrière d’un discovery 2 de 2 tonnes.
6/ On tracte la bête sur 1km non sans avoir rempli l’attestation individuelle de déplacement dérogatoire on en parle pas sur le forum au motif: “assistance à une personne vulnérable”

Quelques problèmes avaient cependant été soigneusement occultés pendant la phase aigüe de ma contagion au virus Juva:

– la grange menace de finir de s’écrouler
– il y a peu de dégagement devant le bâtiment pour tirer la bête avec mon bon vieux land
– le chemin d’accès est .. un chemin “ornièrisé” par les tracteurs
– les pneus accusent 25 ans de stockage
– impossible de vérifier si la direction fonctionne tant que la partie gauche n’a pas été déblayée et le rayon de braquage naturel de l’ancienne
est peu compatible avec le tracé du chemin d’accès…

Mais nous disposons d’atouts majeurs:

– une tronçonneuse, des sangles, un tire fort, des crics
– mon fils du 3eme RPIMA qui a besoin de se dépenser avant de repartir lundi vers Carcassonne
– un goût immodéré pour les défis

d’abord un panoramique pour poser le décor

On de demande à ce moment là si on est pas tombé sur la tête de vouloir la sortir…

 

Bon, quelques tonnes de pierres après, la partie gauche est dégagée. J’utilise mon cric pour lever successivement les trains avant et arrière. Miracle, les roues ne sont pas bloquées et la direction répond bien. Il est donc temps de sangler et de tirer.

Pas beaucoup de place pour manoeuvrer, une grosse marche à franchir pour sortir les roues de la grange. Mais un land en vitesses courtes, ça tire fort..

Victoire !!! La carrosserie revoit le soleil après 25 ans de sommeil.

Bon, changement d’angle, maintenant il faut aller vers le chemin…

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Après pas mal de manoeuvres, un peu de tronçonneuse et de hâche, elle est dehors. Et là, il est content …

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Un virage à droite (découverte du fantastique rayon de braquage d’une ancienne), 100 mètres d’ornières, et on sort du bois. Le bitume est à 150 mètres…

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Une petite photo rétro pour le plaisir

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Changement d’outils: maintenant il y a des descentes, alors on replace la sangle par une barre pour éviter une rencontre historique entre Land et Renault..

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Je vous passe les détails des 1,5kms à 5 km/h, du regard ébahi des habitants d’une maison au bord de la route, et du plaisir du fiston d’être le premier
au volant de la juva …

juva – présentation – la découverte

 

Nous sommes en 2020 et voila bientôt 3 ans que nous sommes installés dans le Lot entre gourdon et souillac et à quelques kilomètres de la Dordogne. Le jardin est grand et permet de garer quelques voitures…La météo est plutôt clémente et permet de patienter jusqu’à la construction d’un garage/atelier digne de ce nom. Après avoir achevé en 2019 la remise en état d’un land rover discovery 2 anglais qui servait de camion poubelle à des anglais rappelés sur leur île par le Brexit, je me suis dit qu’il était temps de chercher un nouveau projet de restauration. Jusqu’à présent, je m’étais un peu focalisé sur les 4×4 anglais, avec à mon actif un range rover VM et un série 3.
Mon idée de départ était de chercher un autre land rover, la région étant particulièrement squatée par de nombreux sujet de la reine, souvent installés dans le Périgord pour une retraite moins pluvieuse, et souvent venus avec des véhicules qu’ils revendent sur place. Mais entre temps, la côte des véhicules de cette marque a grimpé et est sortie de ma fourchette de budget consacrée aux loisirs mécaniques.

C’est donc déséspéré et désoeuvré que je parcours la région à pied ou en vélo pour oublier le manque de rouille, de vis et de boulons. En fin d’année 2019 mes promenades de santé me conduisent à 1 km de chez moi sur un chemin en forêt qui débouche sur un champ et une grange bien fatiguée. La porte de la grange m’attire, le conservatisme légendaire de l’agriculteur périgourdin me laissant penser qu’elle abrite peut-être un trésor.

Ni une ni deux, la porte n’est pas cadenassée, alors j’ouvre. Et je tombre sur çà:

j’ouvre un peu plus la porte pour voir ça:

Un vieux tacot poussiereux qui d’un côté a retenu les gravas d’une cheminée effondrée et de l’autre sert de béquille à une charrette. Attiré quand même par l’odeur de rouille, de graisse et d’huile, je sors mon appareil photo et prend quelques clichés. De retour à la maison, je me dis qu’il faut quand même identifier le tas de ferraille pour se coucher moins bête.

Propagation du virus

Rien à voir avec l’actualité qui nous confine… Après de patientes recherches sur internet avec mes quelques photos, j’identifie la guimbarde:
une juvaquatre des années 50. Premier symptôme pathologique, je me dis que c’est une voiture qui a une sacrée bouille. Ignorant les premiers signes de la maladie, je repars sur le web en quête d’un land à rénover.

En début d’année 2020, mes promenades hivernales me conduisent à nouveau vers la grange au fond des bois, alors que je suis en train de m’arracher les cheveux avec un béotien qui vend sur le bon coin un land rover discovery de première génération qui ne démarre pas et à qui j’ai envoyé une liste de diagnostics à faire avant de me déplacer, mais qui manie la clé à molette comme moi le fer à repasser et ne sait donc pas comment vérifier et recharger la batterie. Une poussée de fièvre me pousse à ouvrir de nouveau la porte et cette fois je rentre, j’ouvre le capot et sans y penser, je dresse un état des lieux tout en prenant quelques photos.

Le moteur me semble minuscule, mais je constate qu’en dehors du bonchon de couvre culasse et du bouchon de radiateur, il est complet. Plutôt habitué aux vieilles voitures négligées avec en particulier la rénovation il y a quelques années d’un série 3 en piteux état, je ne laisse pas divertir par l’aspect peu engageant du compartiment moteur. Au passage je note toutes les infos des plaques constructeur.

J’essaye d’ouvrir une portière pour voir un peu l’intérieur.

Je constate tout de suite qu’il manque le compteur et le pommeau du levier de vitesses. En dehors de ça, état plutôt engageant pour un véhicule ayant servi de garde manger à tous les rongeurs de Bouriane (c’est le nom de la région autour de Gourdon).

L’intérieur est complet, il y a des banquettes pas encore complètement mangées par les souris. Les serrures fonctionnent, les vitres aussi. Les vitesses passent, et le frein à main n’est pas engagé car n’a plus de câble. C’est plutôt bon signe en matière de collage par la rouille des tambours.

Malgré tout, il y a des dégâts:

Le toit a réceptionné quelques pierres de cheminée mais n’est pas corrodé ou déchiré, et le côté gauche est enseveli par un effondrement… Contenu par une ancienne porte en chêne qui a peut-être préservé un peu la carrosserie. Le montant en chêne de la cheminée n’a pas fait de dégâts, ça tient du miracle.

Et là c’est la première poussée de la maladie: en refermant soigneusement la porte de la grange, je me dis “pourquoi pas rénover une juvaquatre ?”

De retour au logis, au coin du feu, je contiens la fièvre et, comme à mon habitude, je profite des bienfaits d’internet pour doucher mes illusions ou aggraver mon cas. Le type R2101 m’apprend qu c’est une dauphinoise, et je tombe sur quelques sites remarquables qui m’en disent long sur le sujet. Au passage, je dégotte un forum juvamical qui me semble bien accueillant… Les pièces mécaniques pour le ventoux sont disponibles à des prix abordables, la mécanique est simple, le virus s’étend.

Reste quand même un détail: la bête n’est pas à vendre et son propriétaire n’a pas laissé d’adresse dans la boîte à gants. Mais là, habiter au fin fond du Lot a quelques avantages: quelques questions aux voisins les plus proches avec qui nous avons sympathisé, et un nom se transforme en numéro de téléphone.

Je passerai sous silence les tractations, les attentes et les hésitations. Bref trois semaines à tourner en rond, à maudire le confinement qui rend compliquées les discussions et les négociations, sans parler de la maréchaussée qui vient même se perdre sur les routes secondaires pour veiller au respect des règles, ce que j’approuve malgré tout.

Mais bon, au final l’affaire est conclue le 10 avril, et il faut maintenant excaver la bête et voir si ses entrailles sont sauvables. Mais c’est  une autre histoire…. A SUIVRE

pembler-conception – sources d’inspiration – pembleton

 

La marque anglaise Pembleton est bien entendu en tête des sources d’inspiration de ce projet.

 

 

Qu’est-ce qu’un Pembleton ?

La Pembleton est une voiture en kit faisant appel aux élements mécaniques d’un seul véhicule du commerce donneur (Citroën 2CV) Elle a été conçue et commercialisée par Phil Gregory et peut avoir trois ou quatre roues. Le tricycle d’origine a été conçu, construit et mis sur la route en très peu de temps dans le but de passer des vacances amusantes et bon marché en Irlande.
Il ressemble plutôt à un tricycle Morgan des années 1920 et 30, mais ne prétend pas être une réplique. En fait, mécaniquement, il a une plus grande similitude avec les BSA à trois roues car le moteur entraîne les deux roues avant. Chaque voiture est personnalisée par le constructeur et il n’y a pas deux voitures identiques. Un Pembleton est construite sur un châssis à cadre léger contrairement à un Lomax ou un Burton qui utilisent le châssis d’origine Citroën 2CV.
La boîte de vitesses, la direction, les freins, la suspension avant, la moitié ou la totalité de la suspension arrière, le faisceau de câbles, les pièces électriques et de nombreuses autres pièces proviennent d’une 2CV donneuse.
La géométrie de la suspension avant est modifiée pour améliorer la tenue de route du véhicule. Le moteur peut provenir d’une 2CV, mais certains ont installé des moteurs BMW et Moto Guzzi pour plus de performances et un look cyclecar. La carrosserie est fabriquée à la main en aluminium soit à l’aide de panneaux prédécoupés, soit à partir de tôles à l’aide de gabarits. Cela comprend le plancher, les cloisons et les ailes avant. Il n’y a pas de courbes complexes en dehors du capot avant qui est en cuivre ou en laiton, à l’origine récupéré du haut d’un ballon d’eau chaude sanitaire. Les sièges sont rabattables vers l’avant pour donner accès à un coffre très utile.

 

 

pembler-présentation-caractéristiques principales

Il s’agit là de vous donner un aperçu des principales caractéristiques attendues de mon projet, ainsi qu’une idée des principaux composants qui seront utilisés

1/ dimensions

Reprenant le train avant complet d’une 2 cv , la voie des roues avant est quasiment conforme à l’origine, soit environ 1260 mm

 

L’empattement, en revanche a été réduit à 2000mm, au lieu de 2400mm pour la 2cv et 2385mm  pour la morgan. Je veux en effet d’une part garder un véhicule compact et d’autre part réduire à l’échelle par rapport à la voie de la morgan qui est elle de 1500 mm. L’idée est, esthétiquement, de s’approcher de ça:

 

Et d’obtenir un profil général s’approchant de ça:

La longueur hors tout de pembler sera de 2860 mm et donc avec une réduction proportionnelle par rapport à celle de la M3W qui est de 3226 mm. 

2/ motorisation

J’utilise un moteur M4 type AMM ou AM de 602 cc qui équipait entre autre les ami 6, AK et Dyane 6, associé à une bv d’ami 6. Ce moteur développe 22 à 25 chevaux, mais pour emporter 300 kgs au lieu des 500 kgs à vide d’une 2cv. 

L’ensemble allumage/démarreur a été converti en 12v pendant la rénovation du moteur en octobre 2021. Du coup un alternateur origine 2cv a été ajouté

3/ principaux composants

 

 

pembler – présentation – origines du projet

Un peu comme la découverte de la juva dans une grange près de notre nouvelle maison, ce nouveau projet résonne comme un étonnant coup de pouce du destin… En discutant avec un voisin ferrailleur qui connait ma passion pour les vieilles autos, ce dernier me propose d’acheter pour un prix symbolique 2 moteurs de 2CV (qui sont en fait des moteurs AM type M4 d’ami 6) qui sont en train de finir de rouiller dans un coin de son entreprise. Etant dans la phase de finalisation de la dauphinoise, voila déjà quelques semaines que je réfléchis à trouver une nouvelle épave mécanique à remettre en route. Ni une ni deux, pourquoi pas refaire un moteur à partir de deux et voir plus tard ce qu’on en fera…

moteur de récupération

La nature ayant horreur du vide, j’occupe mes soirées de ce début d’hiver à parcourir la toile en quête de ce qui peut se faire à partir d’un moteur de 2cv et dérivés… N’étant pas plus que ça interéssé par ce véhicule, j’écarte d’emblée l’idée de trouver une caisse de “2 pattes” à rénover pour lui greffer mon moteur. Qui plus est, je découvre avec stupeur l’envolée des prix de cette voiture populaire … En revanche mes recherches me font découvrir que les anglais se sont fait, depuis pas mal d’années, les spécialistes de voitures en kit sur cette base qui, il faut le dire, est particulièrement bien conçue et se démonte en quelques tours de clés à molette. 

Parmi ces fous britons, je tombe sur le site de la société Pembleton qui proposait, à condition de disposer d’une 2cv donneuse, tout le nécessaire pour en faire ça:

 

Ou ça en version tricycle.

 

 

Après pas mal de recherches, mon véhicule sera un mix entre l’avant d’une pembleton grasshopper (qui utilise moteur/boite/pont de 2cv

 

et les parties centrale et arrière d’une morgan 3 wheeler que je trouve beaucoup plus esthétiques

Au vu des prix actuels des 2cv à restaurer, je me dis qu’il est préférable de chercher directement les pièces qui auraient du être prélevées sur une voiture donneuse:

  • un pont avant complet avec son axe, ses bras, les moyeux et barres de direction
  • un pont arrière avec au moins un bras, l’axe, moyeux et tambour
  • une boîte de vitesses compatible moteur M4 602cc. Une boîte d’ami 6 par exemple, même si une boîte avec freins à disques serait préférable

Après une rapide recherche, je trouve à quelques kilomètres de chez moi un vendeur le bon coin qui me permet de prendre possession de ces 3 élements majeurs pour une somme plus que raisonnable. Il me procure également un alternateur, une commande intermédiaire de pédalier compatible avec la boîte, des frotteurs, un levier de vitesses, les cardans avant et quelques autres bricoles. Dans les semaines qui suivent, je mets encore la main autour de chez moi sur:

  • 2 pots de suspension permettant de récupérer les ressorts, tiges et coupelles
  • 1 jante standard de 2cv pour la roue arrière
  • 1 carburateur d’occasion
  • 1 collecteur admission/échappement d’ami 6
  • 1 démarreur 12v (j’ai décidé de passer le moteur en 12v)

Au final, à quelques détails près, je me retrouve en 3 semaines avec tout le nécessaire pour un total de 350 euros.

 

news – 14/07/23

Cet été on fait un peu relâche et on profite du beau temps et de la famille. Du coup la dauphinoise a repris du service pour des promenades campagnardes

A suivre